"Monsieur Lapin, attendez-moi !"
Grande salle. Sacs Eastpak qui jonchent le sol en lino de l'étude. Ados boutonneux sous roaccutane. Le décor est posé.
Je suis là, mais ne vous y trompez pas, il s'agit juste d'une présence corporelle, physique. Mon esprit est enbué, flouté. Je suis en veille, en standby. Je ne pense pas, ou trés peu. Je ne regarde pas, je vois à peine. Pire encore, même si je n'écoute pas, je devrais entendre les bruits environnants, mais ce n'est même pas le cas. Même le brouhaha des secondes devient confortable, presque cotonneux, et forme une bulle chaude autour de moi. Je devrais gueuler un coup, mais je n'en ai ni la force ni l'envie, je laisse donc passer. Je suis juste là, présente mais comme inerte. Spectatrice et totalement déphasée.
__[FLASHBACK]__
8:25
(à noter que je commence à 8h15 et que mon réveil avance de 10 minutes, fais le calcul comme t'es intelligent)
"Merde, j'ai loupé le réveil! putain Stéph qu'est-ce t'as fait?! Ca sonne pas, ça grésille! Ah mais oui, c'est cette fuckin' radio qui capte pas Fréquence Plus (et ce con de Charlie avec ses vannes à 3 sous). Fais chiéééééééé ! "
Et voici donc un début de journée comme je les aime (pas), en trombes, qui sera inévitablement suivi d'une douche non-prise, d'un habillage à l'arrachée, d'un lavage de dents non-règlementaire (moins de 3 minutes cocotte), d'un non-lissage et d'un mal-coiffage de cheveux, d'un makeup foireux digne d'Armande Altaï, d'un enfilement de veste acrobatique et d'une course affolée jusqu'au lycée qui, heureusement, se trouve à 50 m de chez moi...
Rien à voir, mais ça me remonte le moral autant de bogossitude dans un seul corps.
(Justiiiiiiin).